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bonjour fouzia,
exc use-moi pour le délai de ma réponse, j'avais perdu le code pour entrer dans mon blog. (
Par tricycle, le 13.04.2015
bonjour christian,
 je veux déjà te dire que je suis impressionnée par ton ... blog? site? as-tu déjà propo
Par Mireille Binet, le 01.03.2015
bonjour à chacun de vous,
merci pour le partage.
ou trouve t'on ces articles svp?
Par Fouzia, le 14.10.2014
bonsoir christian
je profite d'une nuit sans trop de sommeil pour donner une première impulsion à une possibl
Par Anonyme, le 18.05.2014
dommage que la mise à jour ne soit pas récente, pour faire un commentaire
Par tanays, le 19.01.2014
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	        	  Date de création : 06.02.2010
	        	  
Dernière mise à jour :
		        	 23.03.2017
		        	 
 58 articles
			      
Construction de l’état schizoïde
Pour Fairbairn (II.1954), la personne naît avec un Moi, pas de Ca, et pas de Surmoi.
A la naissance, le Moi est unitaire.
Il ne se clive que face aux expériences traumatiques ou frustrantes de la relation. A noter que ceci se passe en pratique chez tout le monde. Ce qui implique que tout le monde a, à un niveau plus ou moins profond et plus ou moins susceptible d’être réactivé, un état schizoïde issu de ces clivages archaïques du Moi.
Face à l’objet (externe) insatisfaisant – le partenaire relationnel – l’enfant opère une première défense : l’introjection de l’objet externe insatisfaisant.
(Fairbairn souligne qu’il n’y a pas d’introjection en situation de relation satisfaisante. Par suite, et contrairement à l’avis de M.Klein, il n’y a pas d’introjection d’objet satisfaisant, ou « bon ».
De même, (après avoir hésité, et même présenté une version avec un clivage de l’objet avant introjection (I.1944, 1951)), Fairbairn tranche finalement pour un processus où c’est l’objet « global » et non le « mauvais objet » qui est introjecté (I.1951). L’objet ne subit donc pas de clivage avant son introjection.
Cette position s’écarte donc de celle de Klein.)
Fairbairn souligne aussi que l’introjection est une défense du moi : « L’incorporation ou l’introjection d’un représentant de l’objet est une activité intentionnelle motivée par le besoin de rendre la réalité extérieure plus tolérable » (II.1955 :226)
Fairbairn nomme ainsi la logique de l’enfant, qui motive l’introjection (I.1943) : Plutôt que d’avoir des objets externes mauvais, vécu très dé-sécurisant pour l’enfant, celui-ci préfère se rendre lui-même mauvais pour garder de l’objet une représentation d’objet bon. Pour ce faire, il introjecte l’objet alors insatisfaisant, et se rend ainsi lui-même mauvais (en prenant en lui un objet interne mauvais) pour pouvoir continuer à voir comme bon l’objet réel, et en vivre une situation plus sécurisante (mieux vaux être mauvais dans un environnement protecteur, que bon dans un environnement dangereux).
Fairbairn nomme en fait plusieurs raisons à cette introjection (I.1943) :
Mais l’objet, devenu objet interne, continue d’être problématique. Cet objet insatisfaisant interne comprend toujours à la fois un côté excitant-attirant, et un aspect frustrant-rejetant. Ces deux aspects sont vécus comme perturbateurs.
L’enfant va alors opérer une deuxième défense : le clivage de l’objet interne en trois parties. L’une, que Fairbairn nomme l’objet libidinalou objet attirant, est la partie de l’objet excitant à l’excès.Une autre, nommée objet antilibidinal ou objet rejetant, est la partie de l’objet vécu comme rejetant (I.1951). L’objet interne, amputé de ces deux parties rejetante et attirante, devient un objet résiduel, acceptable, nommé l’objet idéal.
Dans la foulée de ce clivage de l’objet interne, les parties de l’objet qui sont vécues comme perturbatrices, à savoir l’objet libidinal et l’objet antilibidinal, sont refoulées par le Moi. Fairbairn nomme cela le refoulement direct et primaire.
Ce clivage (double, car amputant deux aspects à l’objet internalisé), vient du fait que l’objet interne est vécu à la fois comme frustrant/insatisfaisant, et comme désirable/attrayant. Pour gérer cette dualité d’aspect, le clivage est opéré (I.1951).
Mais le Moi continue à investir les différentes parts de l’objet interne, devenues les divers objets internes (car les objets perturbateurs n’en restent pas moins excitants, attirants). Le Moi opère alors un second clivage : le clivage du Moi. Par cette opération, le Moi clive de son noyau les parts qui investissent respectivement les objets libidinal et antilibidinal. Il en résulte un Moi libidinal lié à l’objet libidinal (attirant), et un Moi antilibidinal (parfois appelé saboteur interne(I.1944)) lié à un objet antilibidinal (rejetant). Fairbairn nomme Moi central le Moi résiduel organisé, amputé de ce clivage.
Puis, ce Moi central opère une nouvelle défense : le refoulement du Moi libidinal et du Moi antilibidinal. Ce refoulement est nommé refoulement direct et secondaire. Il ne reste dans le Self organisé et conscient que le couple Moi central-objet idéal, liés.
Fairbairn le dit ainsi, plus tard :(II.1963) : « ces objets emportent avec eux dans le refoulement les parties du Moi par lesquelles ils sont investis. » C’est le Moi central qui est l’objet de ce refoulement (primaire).
Afin de verrouiller le système, le Moi antilibidinal dirige envers le Moi libidinal et l’objet libidinal ses attaques, opérant une oppression constante. Ainsi, le Moi libidinal est l’objet d’un refoulement indirect, ainsi nommé car venant d’un élément du Moi lui-même refoulé : le Moi antilibidinal.
Ce processus entier donne lieu à ce que Fairbairn appelle la situation endopsychique de base (I.1946), à savoir la structure schizoïde sous-jacente à toute construction ultérieure.
Cette structure se met en place dès le début du stade oral précoce. Elle précède donc la position dépressive que décrit M. Klein et qui, selon Fairbairn, se constitue durant le stade sadique oral.
Pour Fairbairn, la structure schizoïde qui est résulte est à la fois normale (commune à tout le monde) et en elle-même porteuse des possibles pathologies schizoïdes.
Ce qui différencie personnalités normales de personnalités pathologiques est le degré de clivage du Moi en ces trois sous-structures. (II.1952b).
L’aspect schizoïde et ses degrés
Fairbairn pose que toute personne a, au fond d’elle, une structure schizoïde, sur laquelle se construit une structure dépressive éventuellement objet de fixation. Par rapport à cette position schizoïde de base (ou « situation endopsychique de base » (I.1946), la personne va ensuite développer des styles de personnalité, usant de « techniques de défense » différentes d’une personne à l’autre.
Par ailleurs, selon la profondeur du clivage du moi et l’organisation des investissements, la personne adulte aura une personnalité plus ou moins (ou pas du tout) schizoïde. (I :1940)
Plus spécifiquement (I.1941), le niveau entre psychose et normalité sera déterminé par :
Fairbairn dresse ainsi un continuum entre :
Personne saine, états schizoïde (passager), caractère schizoïde, personnalité psychopathique de type schizoïde, et enfin schizophrénie.
De fait, Fairbairn voit donc dans tous les états névrotiques des aspects schizoïdes, ainsi que dans la plupart des pathologies, sauf la dépression mélancholique et la maniaco-dépression.
Les différents niveaux schizoïdes dépendent également de la capacité du moi à distinguer réalité (objets) externes et réalité (objets) interne. (I.1940)
L’expression de l’aspect schizoïde se fait par une régression de la personne à l’état schizoïde du stade oral pré-ambivalant. (I.1940)
Cette régression est susceptible de se faire dans un climat relationnel où deux choses se produisent ensemble :
L’enfant en vient alors à considérer sa mère comme un mauvais objet, puis à considérer l’expression de son propre amour vers l’extérieur comme mauvaise.
Il résulte, chez la personne exprimant un aspect schizoïde, les caractéristiques suivantes (I.1940) :
La défense adoptée est celle du détachement, qui est en fait dû au refoulement de l’affect.
Des adaptations secondaires peuvent être mises en place :
a) Jouer un rôle : jouer un rôle, pour le schizoïde, est une manière de sembler être proche ou expressif émotionnellement, tout en le faisant « pour semblant », et donc sans vivre de perdre et de se vider
b) S’exhiber : Par cette technique, le schizoïde remplace donner (de lui) par se montrer, i.e. montrer de lui. Remplacer donner par montrer lui permet d’avoir des pseudo-relations sociales.
c) La dévalorisation de ce qu’il a donné : en faisant ceci, la personne peut maintenir son impression qu’il n’a rien donné de précieux, donc rien perdu de précieux.
Il découle de cette difficulté à donner sur le plan émotionnel une forte tendance à intellectualiser. Elle reflète la difficulté du schizoïde à établir des relations affectives avec autrui. Les idées se substituent alors aux sentiments, et les valeurs intellectuelles aux valeurs émotionnelles.
Aspect schizoïde : caractéristiques
Rappelons que le phénomène schizoïde se définit par le clivage du moi (I.1940)
Fairbairn (I.1940) pose trois dimensions caractéristiques :
1. Attitude de toute-puissance :
Elle peut être patente, mais est souvent au contraire masquée, cachée et secrète, derrière une attitude d’infériorité, d’humilité. Elle peut également être inconsciente.
Elle s’accompagne d’une surévaluation générale et habituellement secrète des contenus personnels, mentaux comme physiques, et d’une inflation narcissique du moi liée à l’idée secrète de posséder les objets libidinaux intériorisés.
2. Isolation et attitude de détachement :
Ceci peut être masquée derrière une attitude de courtoisie, et de « jeux de rôles spécifiques » [Faux self], accompagnés de forte émotivité dans certaines circonstances.
Fairbairn identifie plusieurs raisons qu’a la personne, dans son phantasme d’enfant fixé au stade oral, pour ne pas exprimer son amour à l’objet externe :
La conséquence est que la personne au trait schizoïde est poussée à haïr, alors même qu’elle n’a en fait qu’un seul désir : aimer et être aimée.
3. Tourment avec la réalité interne :
C’est le trait le plus important des traits schizoïdes. Il s’exprime par le fait que la réalité interne se substitue à la réalité externe, s’y identifie, ou s’y superpose.
La distinction étiologique entre position schizoïde et position dépressive
Fairbairn (I.1940) considère que la pathologie se résume à des adaptations à deux positions de base possibles : la position schizoïde et la position dépressive.
Fairbairn reconnaît en partie la classification des stades Abraham. Plus précisément, il reconnaît un premier stade oral entre 0 et 6 mois, le stade oral précoce, et un stade ultérieur, de 6 à 12 mois, le stade sadique oral.
Durant le stade oral pré-ambivalent, le Moi est précoce, et exprime exclusivement l’avidité de prendre. Par contre, au stade oral sadique, le Moi exprime parfois l’amour avide, et d’autres fois la haine (mordre le sein).
A une étape de développement où l’enfant vit de ne pas être aimé par sa mère, ou encore que son amour à lui n’est pas reconnu et accepté par celle-ci, l’enfant va fantasmer que cette absence d’amour ou reconnaissance de sa mère vient du fait qu’il a détruit cette mère. Il va alors régresser à un endroit de fixation orale. Mais selon qu’il régresse au stade oral précoce ou au stade sadique oral, il vivra les choses différemment et tirera des conclusions différentes de son angoisse :
Il en résulte que la position schizoïde, fixation au stade oral précoce, est caractérisée par l’inhibition de son expression d’amour, jugée comme risquant de détruire l’objet. A l’inverse, la position dépressive, fixation au stade sadique oral, est caractérisée par l’inhibition de l’agressivité, qui sera retournée contre soi. Dans les deux cas, le but est le même, à savoir protéger l’objet contre le risque d’être détruit.
Etapes de développement, positions de base, techniques de défense et pathologies
Du modèle d’Abraham des stades du développement affectif, Fairbairn (I.1941) n’en garde que quelques-uns. Il valide le stade oral, comportant les deux phases orale précoce et sadique orale. Il valide également la phase génitale. Mais il ne reconnait pas de stades anal ni phallique.
Sa conception est que l’enfant passe par trois phases :
1. un stade de dépendance infantile, caractérisée par le fait de prendre, (incorporation), subdivisé en :
2. un stade transitionnel, entre la dépendance infantile et la dépendance mature, ou stade de « pseudo-indépendance ».
Les processus en œuvre sont la dichotomie de l’objet et l’extériorisation de l’objet incorporé.
Ce que Fairbairn appelle ici la dichotomie de l’objet est sa scission en un objet accepté (objet idéal) et deux objets rejetés (l‘objet attirant et l’objet rejetant) (I.1941, révisé en I.1951)
3. un stade de dépendance mature, caractérisé par l’attitude réciproque de donner/recevoir (I.1941 révisé en I.1951)). Ce stade correspond à ce que Abraham a appelé le stade génital. Il est caractérisé par l’extériorisation des objets internes acceptés et rejetés.
Ce stade est marqué par l’absence d’identification et d’incorporation (I.1946)
Fairbairn adopte le terme de dépendance mature et non d’indépendance, pour la troisième phase, pour souligner que c’est une étape où la personne continue à investir les relations, et que selon lui, la relation implique nécessairement une forme de dépendance. Mais cette dépendance mature est marquée par la réciprocité entre donner et recevoir. (I.1946)
(I.1941) Durant le stade transitionnel, la personne élabore une série de techniques de défenses, qui se distinguent les unes des autres par le traitement qui sera fait des objets internes. Ces techniques de défense ont pour but de gérer l’angoisse liée à la condition schizoïde ou dépressive orale. Ces deux conditions, schizoïde et dépressive, ne sont pas des défenses, mais des « conditions contre lesquelles le Moi exige d’être défendu ».
Les techniques de défense identifiées par Fairbairn sont au nombre de quatre : la technique obsessionnelle, la technique phobique, la technique hystérique et la technique paranoïde.
Fairbairn classifie donc les pathologies ainsi :
Les techniques transitionnelle (hystérique, paranoïde, phobique et obsessionnelle) sont des défenses contre l’émergence de tendances schizoïdes et dépressives (I.1951)
Ronald Fairbairn a parlé à sa manière du saboteur interne mais quelle surprise ce fut pour Jean-Marc Henriot, psychothérapeute, psychanalyste, fondateur de l'AIRE, de l'apprendre quand de son côté il avait créé la notion de Schéma Destructeur Interne (SDI) en le surnommant aussi saboteur interne ! Et dans le travail de libération du SDI, qu'il a aussi élaboré, nous retrouvons des concepts de l'AT !Il a écrit un article à ce sujet qui mérite le détour : http://www.analyse-integrative-re.com/html/ru$3h___.htm
Merci en tout cas pour cette passionnante présentation de l'oeuvre de Fairbairn.
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